Technicien son de formation, boosté par l’élan créatif, toujours en recherche d’élargir sa palette artistique, Tristan, désireux d’être au grand air et mettre à profit ses nouvelles passions, rejoint la Tonnellerie Baron en février 2021 pour planter, cultiver, nourrir son esprit et alimenter la nouvelle cantine Bio de Baron.
Tristan, tu viens récemment de rejoindre les équipes de la Tonnellerie Baron en tant que jardinier. Peux-tu nous parler de toi ? Qui es-tu ? D’où viens-tu ?
– Dans ma première vie professionnelle, j’étais technicien en son et généraliste dans l’audiovisuel. Auparavant, j’occupais des postes d’animations culturelles, programmations de concerts en salles de spectacles municipales, projections en salles de cinéma en région parisienne. Le problème dans ces métiers, c’est qu’on est beaucoup enfermé et je sentais que cela me pesait sur le moral.
Après une formation en communication et évènementiel, j’ai trouvé des postes en médiathèque et avant de venir ici, je travaillais dans un musée d’art contemporain, pour des productions d’expo et d’œuvres et accueil d’artistes…
Quand as-tu commencé ta reconversion ?
– Cela fait une dizaine d’années que je jardine à titre personnel dans mon jardin. En parallèle, j’ai commencé à m’intéresser à l’écologie et je suis donc devenu plus sensible aux questions environnementales. J’ai alors souhaité me cultiver en permaculture, agroécologie jusqu’à l’autoformation et l’expérimentation chez moi à toute petite échelle. Ma mentalité aussi a changé vis-à-vis du respect des autres et des animaux et ma sensibilité s’est accrue avec la naissance de ma fille.
Envie d’un retour à la terre donc ?
– Je mène un projet personnel d’agroforesterie sur sols vivants de quelques hectares (combinaison d’arbres et de cultures, de strates de végétales sur des mêmes parcelles), c’est dans le cadre de cette étude que j’ai rencontré Nicolas Tombu qui m’a parlé des projections à court terme de la Tonnellerie Baron : créer un arboretum de chênes rares, un potager pour alimenter une cantine Bio, recevoir des scolaires et dessiner un parcours pédagogique, le tout dans un souci de préservation de la biodiversité.
On avait déjà sans le savoir des affinités puisque nous sommes les deux seuls habitants des Gonds à cultiver un jardin Mandala !
Qu’est-ce que le maraîchage sur sol vivant ?
– Avant de nourrir la plante à tout prix sans en connaître véritablement l’impact, c’est l’action de nourrir le sol qui est primordiale. Cette manière de penser est beaucoup plus pérenne. Pourquoi est-ce qu’une forêt et une prairie poussent « toutes seules » alors que nous, on a du mal à faire pousser nos légumes ? Car le problème de l’agriculture aujourd’hui c’est le labour ! En retournant la terre en permanence, les organismes qui existent sous 15 cm meurent. On assèche le sol et à la fin, on se retrouve avec du béton. On n’aura bientôt plus le choix, il faut refaire des sols vivants.
Comment procéder dans ce cas ?
– En reconstruisant la biologie du sol, de gros apports de matières carbonées, de la paille, du broyat de bois, des feuilles d’arbres… Avec les expériences cumulées en maraîchage et grandes cultures sur sol vivant, il est désormais possible de retrouver de bons rendements dès la deuxième année de conversion. Résultat : on aura, au moins une aussi bonne qualité qu’avant, sinon mieux tout en ayant réduit les intrants avec des produits de qualité et plus nutritifs.
Et à la Tonnellerie Baron ?
– Ici, il s’agira aussi de procéder à un maraîchage sur sol vivant sur les 30 parcelles maraîchères et les arbres fruitiers. Cet été, nous devrions déjà commencer à récolter les fruits et légumes du potager pour la cantine des collaborateurs. Dans mon nouveau poste, j’espère pouvoir continuer à me former, sensibiliser en interne, faire redécouvrir les goûts et trouver des solutions aux questions environnementales.
Les Gonds_ 6 Avril 2021
Tristan Lacheau
Jardinier à la Tonnellerie Baron